Chers amis,
Les articles se faisant de plus en plus rares sur ce blog, en dépit des efforts acharnés de nos amis Maxime et Clément, qui pourtant ont bien du travail, j'ai décidé d'utiliser son audience demeurant assez élevée pour répandre sans scrupule ma propagande gauchiste.
Il y a beaucoup à dire sur la campagne en cours. Le niveau n'est pas très haut, mais moins bas qu'on aurait pu s'y attendre. Si on met de côté les quelques échanges d'insultes, et l'inexplicable adulation des journalistes pour le discours de marine le pen, c'est plutôt intéressant.
Il faut remarquer tout d'abord, le rôle majeur des réseaux sociaux. Tous les candidats l'ont bien compris, à commencer par Sarkozy, qui utilise brillamment le nouvel outil "timeline" de Facebook. Une réussite incontestable en termes de communication ! Et il est clair que pour la plupart des candidats, le fond n'a pas d'importance, tout est dans le marketing. Sur twitter également, ça mitraille sans ménagement, tout le monde "retweetant" tout le monde, pour être sûr que chaque phrase sera lue et relue par le plus de monde possible. C'est à devenir fou !
Le seul qui semble s'intéresser au fond, c'est, en toute objectivité bien sûr, Jean Luc Mélenchon. Même s'il n'est crédité que d'un faible pourcentage d'intentions de vote, je soupçonne qu'il ait réussi à faire bouger certaines barrières, en imposant un changement majeur : arrêter de prendre les gens pour des cons. J'en veux pour preuve son nouveau modèle de meeting, au cours desquels il ne se contente pas de belles paroles et de sarcasmes (dont il ne se prive pas malgré tout), mais se lance dans de précises explications des mécanismes politiques qu'il combat. On adhère ou pas au fond, mais l'intention d'avoir un discours cohérent et argumenté et là, et ça marche. La preuve : ses opposants lui répondent en un mot : "populisme". L'insulte face à l'argument, ça montre quand même qui sait ce qu'il raconte, et qui veut éviter le débat.
(L'autre jour d'ailleurs, sur un forum boursier, je lisais le commentaire d'un individu, qui disait que Mélenchon lui faisait peur, à entrainer les foules à lever le poing en l'air, et remarquait que d'un point fermé à une main ouverte, il n'y a qu'un pas. La paraphrase de Desproges est criante, et grotesque. Le bien aimé humoriste parlait ainsi des concerts de Lalanne, ce qui n'a rien à voir avec un rassemblement politique sérieux. Mais la grande différence, c'est que le président du Front de Gauche, avant de faire ce geste dans ses meetings, prend la peine de l'expliquer, et de rappeler ce qu'il veut dire.)
En bref, je comprends la critique, mais je récuse fermement l'accusation de populisme qui lui est faite. Et toc.
Bon, et puis il y a Bayrou. Qui aimerait bien qu'on parle un peu de lui, mais sans succès. Les journalistes ayant suffisamment de personnages plus intéressants à mettre en scène ne lui cèdent guère la parole. Du coup, on n'en retient qu'une chose : il n'est pas d'accord avec les autres. Voilà, on est content.
Enfin, il y a les chiens d'attaque de l'UMP qui se déchainent. Guéant fait passer le Front National pour une bande de bisounours, et Morano aboie sur tout ce qui n'est pas bleu marine. Copé mitraille à grand coups de non-arguments tout discours qui n'encense pas ouvertement Nicolas Sarkozy. En résumé, tout ce qu'on pourrait attendre de l'UMP, il ne manque plus que la sortie de Lefebvre.
J'ai failli oublier Hollande ! Il faut dire qu'on ne sait pas où le classer, tant il est compliqué de lire son double jeu. Car dans l'idée, il est LE candidat de la gauche. On a quand même du mal à en être certain, surtout après sa déclaration ces derniers jours pour "rassurer" la city sur ses intentions en matière financière. Pour quelle raison a t-il jugé nécessaire d'aller se justifier devant les traders londoniens, j'avoue ne pas comprendre, mais je crois savoir que nos amis communistes n'ont pas tellement apprécié sa déclaration sur leur non-existence.
Pour finir ce premier article politique, je voudrais proposer à nos politiciens un petit jeu : il s'agit de décerner le BESSON d'OR 2012 à la personnalité politique qui trahira le plus clairement ses opinions au cours de la campagne. Rien de bien croustillant pour le moment, mis à part peut-être Boutin, qui avait juré d'aller jusqu'au bout, mais qui nous faisait bien marrer aussi. Non, on veut du vrai Judas, on veut de la trahison comme en 2007, du mensonge, de l'opportunisme, du retournage de veste à l'ancienne, avec du pognon à la clé ! Allez les gars, vous pouvez le faire !
A bientôt,
Seb
Quelques réactions sur twitter :
Etonnant, non ? :D